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De l'usage du sac à dos pour la pratique du VTTAE et le transport d’une batterie

Pourquoi mettre la batterie dans un sac à dos ?



La batterie tueuse de vertèbresLorsqu’on décide d’équiper un VTT d’une assistance électrique, la première question doit être : « Quelle est ma pratique en VTT et comment va-t-elle évoluer avec l’assistance électrique ?»
Si l’on se contente de musarder une heure ou deux le dimanche sur des chemins relativement plats, un moteur peu puissant et une batterie de type bidon seront bien suffisants. Plus les sorties vont être longues, et le dénivelé important, plus le moteur devra être puissant et la batterie capacitaire. Des sorties en montagne, de type marathon vont même parfois dépasser la capacité d’une batterie et dans ce cas, point de salut, il faut emporter une seconde batterie, le plus souvent dans un sac à dos… D’autre part, tous les vélos ne se prêtent pas à l’installation d’une batterie sur le cadre, surtout parmi les touts suspendus et enfin certains bikers préfèrent limiter le poids embarqué sur le vélo, pour en garder la maniabilité ou pouvoir franchir des passages nécessitant un portage.


Donc, à partir du moment où l’on choisit d’utiliser un sac à dos pour transporter la batterie (la seconde ou la principale), il faut avoir à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un choix sans danger. En effet, le principe du vélo étant de tenir en équilibre, la chute doit être envisagée à chaque sortie. Il faut donc se protéger en premier lieu la tête, le dos et les mains. Si une batterie dans un boitier rigide est présente dans le dos, plus encore si on la place perpendiculairement à la colonne vertébrale, le risque est grand, lors d’une chute, de se fracturer une ou plusieurs vertèbres, avec des conséquences dramatiques. Au moment de l’impact qui précède ou suit une chute, les objets transportés dans le sac vont remonter et se positionner tout en haut du sac, au niveau des cervicales. S’il s’agit d’une poche à eau et d’une boite à rustine, ce sera moins grave qu’une batterie de 3 kg.


Les protections


Protection moto en D3OPour limiter au maximum les conséquences d’une chute dorsale, il faut tout d’abord utiliser un sac à dos doté du niveau 2 de la norme de protection EN 1621-2, avec des bretelles larges, des sangles pectorales et une ceinture large pour empêcher le sac de remonter lors d’une chute. Il va sans dire que toutes les sangles devront être correctement ajustées et fixées pour ne pas flotter au vent. Si votre sac ne possède pas une protection de niveau 2, il est possible de se procurer une dorsale de type moto en D30, une matière souple qui se rigidifie instantanément en cas de choc.



Cependant, un bon sac, bien positionné et fixé et muni d’une dorsale homologuée ne sera pas suffisant pour limiter tout dommage à nos vertèbres. Le choix de la batterie se fera en tenant compte de la surface maximum qui entrera en contact avec notre dos. Ainsi, il vaut mieux une batterie plate et rectangulaire qu’une de forme cubique. Il faudra également qu’elle soit débarrassée de toute enveloppe rigide, en résine ou en alu. Si la batterie est de forme oblongue, il faudra la positionner le long de la colonne vertébrale, afin de répartir la pression en cas de choc sur le maximum de vertèbres.


Il faut maintenant empêcher la batterie de se déplacer dans le sac et de ne pas remonter ou pivoter lors d’une chute. Il est possible de faire (ou se faire faire) une batterie plate, occupant tout l’espace latéral du sac. Dans ce cas, pas de crainte à avoir de la voir pivoter. Pour empêcher sa remontée, par contre, c’est une autre histoire. Inutile d’essayer de la coincer en bourrant le K-Way, le sweat ou les barres énergétiques, car d’une part, la batterie se fraiera toujours un chemin vers votre cou et d’autre part, lorsque vous aurez dévoré les barres chocolatées et enfilé le survêtement, il ne restera rien pour retenir cette batterie baladeuse.

Les tubes en mousse dense ont l’avantage de ne rien peser, mais l’inconvénient de rouler les uns sur les autres, ils ne constituent pas une solution efficace au problème. Reste la possibilité de fixer solidement la batterie sur une épaisse plaque de multiplex, solution pouvant être efficace pour les chocs dorsaux, mais se rapprochant de la lame d’une guillotine lors des impacts de bas en haut.



La solution


Fort de ces réflexions, j’ai analysé le problème par l’autre bout de la lorgnette : comment sont transportés les objets fragiles ? Simple : ils sont fixés sur une palette, et emballés dans de la mousse de densité variable. Haute densité pour les objets très denses, moyenne densité pour les objets denses et basse densité pour les objets légers. Le tout est emballé dans des cartons résistants permettant au montage de rester en place et protégeant les mousses. Les objets les plus sensibles à l’humidité sont en outre emballés dans une pochette en plastique.


Boitier en mousse dense aux formes du sac







On pourrait donc transposer ce modèle sur le sujet qui nous occupe : emballer la batterie dans un boitier en mousse dense, cependant doté d’ouvertures permettant une certaine ventilation pour éviter toute surchauffe. Je me suis procuré ces plaques et ai confectionné un boîtier occupant tout l’espace d’un sac.


Le choix du sac


Le Camelbak Kudu12, maître-achat du comparatifPour le choix du sac, j’ai retenu le Camelbak Kodo 12 : il possède une dorsale avec un niveau 2 de protection EN 1621-2, de larges ceinture et bretelles, deux sangles pectorales. Il dispose en outre de nombreuses poches, est prééquipé pour une poche à eau (avec un passage pour les tuyaux et les câbles) et une protection imperméable pour les jours boueux. Des coloris vifs avec des inserts rétro-réfléchissant augmentent encore la sécurité en améliorant la visibilité du VTTiste. Voir un compte-rendu ici : lewvtt.blogspot.fr D’autres sacs peuvent également servir, tels le Poc ; l’Evoq ou le Prism (à condition de changer la dorsale). Voir à ce sujet l’excellent test comparatif de vojomag mag.vojomag.com



Le test


Ne disposant pas de mannequins ni de banc de crash-test, je n’ai pu vérifier en profondeur l’efficacité du système. Mais se coucher sur le dos ne génère aucune gêne ni cambrure, et malgré un secouage énergique du sac la tête en bas, la batterie reste en place. Les éléments de la batterie n’étant pas dans un boitier métallique, ils gardent une certaine souplesse et peuvent participer, en cas de choc violent, à la dissipation de l’énergie. Evidemment, de ce cas, la batterie devra être retournée pour réparation, mais c’est sur vos deux jambes que vous vous rendrez chez votre fournisseur.

L’essai


La double sangle pectorale réglable en hauteur et largeur, et le discret cheminement du câbleLa batterie n’étant pas très lourde (2,6 Kg), une fois bien réglé et sanglé, le sec se fait oublier. J’ai fait passer le câble par le cheminement du tuyau d’hydratation. Il rejoint ensuite le câble d’alimentation du moteur à la sortie du tube de direction (système sans étoile), ou à côté de la potence pour les systèmes avec étoile. Ainsi positionné, le câble ne gêne en rien le pédalage ou la conduite du vélo et se fait totalement oublier. Il permet de descendre du vélo pour franchir les passages techniques tout en restant connecté. Lorsqu’on doit quitter le vélo, il est très simple de le débrancher, et en cas de chute, il ne maintient pas le pilote attaché au cadre.

Conclusion


Ce système, s’il minimise les risques de traumatisme lors d’une chute, ne doit pas être pris pour une carapace supplémentaire et nous pousser à dépasser nos limites. Même si une protection dorsale peut éviter d’éventuelles graves séquelles, d’autres parties du corps sont exposées (le visage, la poitrine, le ventre) et les soumettre à des chocs importants nuit gravement à la santé. Si tout ce fatras de mesures sécuritaires vous soûle, fixez votre batterie au cadre et surtout, n’oubliez pas votre casque.

Bon ride


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Créé le 18-04-2016 à 15h14.
Modifié le 19-04-2016 à 22h03.

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